Les femmes qui ont subi un avortement provoqué ont plus de chances d’éprouver des problèmes de santé mentale. Ces problèmes peuvent aller de la dépression légère à de graves troubles d’anxiété. Lors d’une étude menée en Nouvelle-Zélande en 2006, on a constaté que, « pour toutes les comparaisons, les femmes enceintes qui ont obtenu des avortements présentaient des taux de troubles significativement plus élevés que les femmes non enceintes et, à l’exception du trouble d’anxiété, des taux de troubles significativement plus élevés que le groupe des femmes non enceintes[54]. » [traduction] Les chercheurs ont conclu que « l’avortement est un événement traumatisant de la vie qui augmente la vulnérabilité à long terme aux troubles mentaux courants »[55]. [traduction]

 

Comparativement aux femmes qui ont mené leur grossesse à terme, les femmes qui ont subi un avortement présentent aussi des taux significativement plus élevés d’admission à l’hôpital pour des raisons psychiatriques[56]. Dans une étude menée en 2003 et parrainée par l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario, il a été constaté que les femmes qui avaient subi un avortement provoqué présentaient un taux d’admission à l’hôpital pour des raisons psychiatriques dans les trois mois suivants cinq fois plus élevé que les femmes qui n’avaient pas subi un avortement provoqué[57].

 

Les femmes ayant des antécédents de mauvais traitements ou de problèmes mentaux ainsi que les femmes privées de soutien, les femmes tiraillées entre des systèmes de valeurs contraires et les adolescentes risquent encore davantage d’éprouver des problèmes psychologiques à la suite d’un avortement. Les chercheurs ont également constaté que les femmes qui sont poussées à subir un avortement ou contraintes de le faire sont également « susceptibles d’éprouver une plus grande détresse concernant la décision ainsi que de la culpabilité, de l’anxiété et de la dépression »[58]. [traduction]

 

Les problèmes de santé psychologique courants liés à l’avortement provoqué sont notamment les suivants :

 

Anxiété

Dépression

Abus de drogues

Trouble de stress post-traumatique

Dysfonction sexuelle

Problèmes de sommeil

Idées suicidaires

 

Les femmes qui ont subi un avortement ont aussi tendance à fumer davantage, à abuser des boissons alcooliques, à connaître des troubles d’alimentation, à maltraiter ou à négliger les enfants nés par la suite et à éprouver des problèmes relationnels[59].

 

Anxiété

 

Les femmes qui subissent un avortement présentent des niveaux d’anxiété généralisée plus élevés que les femmes qui mènent leur grossesse à terme[60].

 

Dépression

 

Lors d’une étude longitudinale nationale sur les jeunes menée aux États-Unis, il a été constaté que « les femmes qui ont déclaré avoir subi un avortement provoqué avaient 65 % plus de chances de se classer dans le groupe à risque élevé de dépression clinique que les femmes dont la grossesse a abouti à une naissance »[61]. [traduction] La Planned Parenthood Federation of America rapporte qu’environ 20 % des femmes qui ont eu un avortement subissent une forme de dépression légère, alors que 10 % des femmes qui ont eu un avortement connaissent une dépression persistante[62].

 

Abus de drogues

 

Un lien a été établi entre l’avortement provoqué et des taux plus élevés de toxicomanie, particulièrement chez les jeunes femmes. Une étude menée en Nouvelle-Zélande en 2006 par David Fergusson a montré que les jeunes femmes qui avaient eu un avortement présentaient un taux de dépendance aux drogues significativement plus élevé que les jeunes femmes qui n’avaient jamais été enceintes et les jeunes femmes qui avaient mené leur grossesse à terme[63]. Une étude publiée en 2004 dans l’American Journal of Drug and Alcohol Abuse a montré que les femmes qui avaient eu un avortement déclaraient consommer de la marijuana deux fois plus souvent que les femmes qui avaient mené leur grossesse à terme[64].

 

Trouble de stress post-traumatique

 

Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, environ une personne sur 10 est atteinte d’un trouble d’anxiété appelé trouble de stress post-traumatique (TSPT). Ce genre de trouble est généralement causé par un « événement psychologiquement traumatisant », notamment le fait de voir une autre personne se faire blesser ou tuer[65]. Les symptômes de ce trouble peuvent se classer en trois catégories : « Dans le premier type, la personne revit l’événement […]. Le deuxième type […] consiste en l’évitement et l’insensibilité émotive. […] Le troisième type de symptômes touche le changement dans les habitudes de sommeil et l’éveil mental. [L’i]nsomnie est fréquemment un problème »[66].

 

Une étude a constaté qu’au moins 19 % des femmes qui ont subi des avortements éprouvaient un TSPT[67]. Une étude menée en 2007 sur la capacité des parents de surmonter l’interruption de grossesse pour motif d’anomalies du fœtus a constaté que 44 % des femmes éprouvaient les symptômes du TSPT et que 13,8 % des femmes ressentaient une forme de détresse psychologique[68].

 

Dysfonction sexuelle

 

Selon le Elliott Institute, les femmes qui ont subi des avortements peuvent éprouver « une perte de plaisir pendant les relations sexuelles, une répugnance pour la sexualité ou les hommes en général, ou se mettre à avoir des relations sexuelles au hasard[69] » [traduction] dans 30 % à 50 % des cas environ. Une étude de recherche menée en 2003 a constaté que 10 % à 20 % des femmes déclaraient avoir ressenti des effets négatifs dans leur relation de couple, leurs relations sexuelles et leur fonctionnement sexuel après un avortement provoqué[70].

 

Problèmes de sommeil

 

Les résultats récents de l’étude longitudinale nationale sur la santé des adolescents ont indiqué que les jeunes femmes qui avaient subi des avortements déclaraient un taux plus élevé de troubles du sommeil que les femmes qui n’avaient pas eu d’avortement. Selon le Elliott Institute, 36 % des femmes qui avaient subi des avortements éprouvaient des troubles du sommeil huit semaines après l’avortement[71].

 

Idées suicidaires

 

Un lien a été établi entre l’avortement provoqué et les idées suicidaires ou les tentatives de suicide. Une étude menée en Nouvelle-Zélande en 2006 a constaté que les adolescentes de 15 à 18 ans qui avaient subi un avortement avaient deux fois plus de chances d’avoir des idées suicidaires que les adolescentes du même âge qui n’avaient jamais été enceintes ou celles qui avaient été enceintes mais avaient choisi de ne pas avoir un avortement. Selon la même étude, les taux d’idées suicidaires étaient également plus élevés chez les femmes de 18 à 25 ans[72].

 

On a également constaté, dans une étude menée par des chercheurs finlandais, que les taux de suicide étaient plus élevés chez les femmes qui ont subi un avortement provoqué. Cette étude a utilisé des données recueillies à l’aide de plusieurs registres administratifs, y compris le registre des décès qui inclut tous les décès survenus dans la population finlandaise. Il a été constaté que 60 % des suicides ont été commis par les femmes qui avaient eu un avortement, comparativement aux femmes qui avaient été enceintes et ont donné naissance à leur bébé ou ont subi une fausse couche. Les taux de suicide étaient deux fois plus élevés chez les femmes qui avaient eu un avortement, quand on les compare uniquement aux femmes qui avaient été enceintes et avaient eu une fausse couche[73].

 

[54] Fergusson, D.M., Horwood, L.J. et Ridder, E.M. « Abortion in young women and subsequent mental health ». Journal of Child Psychology and Psychiatry 2006; 47(1), p. 21.

[55] Fergusson et al., p. 22.

[56] Reardon, D.C., Cougle, J., Rue, V., Shuping, M., Coleman, P. et Ney, P. « Psychiatric admissions of low-income women following abortion and childbirth ». Journal de l’Association médicale canadienne, 2003; 168(10), p. 1255.

[57] Ostbye, T., Wenghofer, E., Woodward, C., Gold, G. et Craighead. J. « Health Services Utilization After Induced Abortions in Ontario: A Comparison Between Community Clinics and Hospitals ». American Journal of Medical Quality 2001; 16(3), p. 103.

[58] Ring-Cassidy et al., p. 131.

[59] Association canadienne de la santé mentale. « Le trouble de stress post-traumatique ». Fiche de renseignements, 2007.

[60] Cougle, J.R., Reardon, D.C. et Coleman, P.K. « Generalized anxiety following unintended pregnancies resolved through childbirth and abortion: a cohort study of 1995 National Survey of Family Growth ». Anxiety Disorders, 2005; 19(1), p. 141.

[61] Fergusson et al., p. 16.

[62] Planned Parenthood Federation of America. « The Emotional Effects of Induced Abortion ». Fiche de renseignements, 2007.

[63]Fergusson et al., p. 19.

[64] Reardon, D.C., Coleman, P.K. et Cougle, J.R. « Substance use associated with prior history of abortion and unintended birth; a nation cross sectional cohort study ». American Journal of Drug and Alcohol Abuse 2004, p. 26.

[65] Association canadienne de la santé mentale. « Le trouble de stress post-traumatique ». Fiche de renseignements, 2007.

[66] Association canadienne de la santé mentale. « Le trouble de stress post-traumatique ». Fiche de renseignements, 2007.

[67] Barnard, C. « The Long-Term Psychological Effects of Abortion ». Portsmouth, New Hampshire: Institute for Pregnancy Loss, 1990.

[68] Korenromp, et al., « A Prospective Study on parental coping 4 months after termination of pregnancy for fetal anomalies ». Prenatal Diagnosis 2004; 27, p. 712.

[69] The Elliot Institute. « A List of Major Psychological Sequelae of Abortion ». Fiche de renseignements, 2000.

[70] Bradshaw, Z. et Slade, P. « The effects of induced abortion on emotional experiences and relationships : A critical review of the literature ». Clinical Psychology Review 2003; 23, p. 948.

[71] The Elliot Institute. « A List of Major Psychological Sequelae of Abortion ». Fiche de renseignements, 2000.

[72] Fergusson et al., p. 19.

[73] Gissler, M., Berg, C., Bouvier-Colle, M.H. et Buekens, P. « Injury deaths, suicides and homicides associated with pregnancy, Finland 1987-2000 ». European Journal of Public Health 2005; 15(5), p. 461.