Au cours des dernières années, le vieillissement de la population canadienne et la baisse du taux de fécondité ont été des sujets de préoccupation grandissants. Le 29 novembre 2007, Statistique Canada a publié dans Le Quotidien un rapport sur la population canadienne selon l’âge et le sexe. Au 1er juillet 2007, on comptait 100 800 personnes âgées (65 ans et plus) de plus qu’à la même période l’année précédente, et on estimait qu’avant le 1er juillet 2008, l’âge de 65 ans serait atteint par 300 000 autres personnes.

En 2005, il y a eu 342 176 naissances, et le taux de fécondité a été de 1,54. Le taux de fécondité nécessaire au renouvellement des générations est le nombre moyen d’enfants par femme qui est nécessaire pour remplacer la population tout en tenant compte des taux de mortalité, selon Statistique Canada. Pour que le taux de fécondité d’un pays soit considéré comme permettant le renouvellement des générations, le nombre moyen d’enfants par femme doit être de 2,1.

Le taux de fécondité du Canada n’atteint plus le niveau de renouvellement des générations depuis 1971. En 1960, le Canada a enregistré son taux de fécondité le plus élevé, soit 3,6. De 1960 à 1971, il est passé de 3,6 à 2,1 et a continué de fléchir progressivement pour s’établir à 1,49 en l’an 2000, le taux le plus bas jamais vu. De 2000 à 2005, le taux de fécondité a recommencé à augmenter très légèrement, atteignant 1,54 en 2005, ce qui est bien en dessous du niveau de renouvellement.

Le Canada a tenté de lutter contre la baisse du taux de fécondité au moyen de l’immigration; toutefois, lorsque Statistique Canada a publié ses données démographiques pour 2004, l’organisme a expliqué que l’immigration ne peut résoudre les problèmes de vieillissement de la population et de fécondité. En fait, l’immigration peut contribuer au problème, car elle fait augmenter l’âge moyen de la population canadienne. Selon ce rapport, « le seul moyen d’inverser le processus de vieillissement démographique […] est d’augmenter la fécondité ».

Depuis que l’avortement a été décriminalisé en 1969, un total de 2 790 166 Canadiens ont été avortés. Même si une augmentation de population de près de 3 millions de personnes ne résoudrait pas totalement le problème de vieillissement de la population et de fécondité, ces 3 millions de Canadiens y contribueraient certainement.

Si on considère que les enfants nés entre 1974 et 1980 sont maintenant au sommet de leur période de fécondité et que 433 270 enfants de ce groupe d’âge ont été avortés, cela représente 216 635 couples en âge de procréer qui n’existent pas. Si chacun de ces 216 635 couples avait eu ne serait-ce que 1,5 enfant, cela représenterait la naissance d’environ 324 953 Canadiens de plus.

Le nombre d’enfants avortés de 1994 à 2000 a été près du double de celui de 1974 à 1980 et représente un demi-million de couples disparus et trois quarts de million d’enfants absents. Puisque plus de 100 000 avortements continuent d’être pratiqués chaque année, le nombre de personnes manquantes continue de se multiplier.

Lorsque l’avortement a été légalisé en 1969, pour chaque enfant avorté, environ 7 enfants venaient au monde. En 2004, un enfant a été avorté pour environ trois enfants qui sont nés.

Un autre facteur qui contribue à la baisse du taux de fécondité au Canada est la stérilisation volontaire. Une enquête menée en 1995 par Statistique Canada a constaté que « quatre millions et demi de couples dont la femme était âgée de moins de 50 ans […] (46 % de tous les couples dans [leurs années de] reproduction) étaient stériles pour des raisons naturelles, médicales ou de contraception ». De plus, 2,7 millions de femmes en âge de procréer et vivant en couple hétérosexuel avaient été stérilisées par voie chirurgicale, dont 57 % à des fins de contraception. Parmi les hommes qui ont subi en 1995 une stérilisation par voie chirurgicale, 93 % l’avaient fait pour des raisons de contraception.

Il est également intéressant que le taux de fécondité du Canada ait commencé à diminuer lorsque la pilule est venue sur le marché en 1961. Même si elle ne pouvait alors être obtenue que sur ordonnance d’un médecin qui la jugeait nécessaire pour des raisons thérapeutiques, les femmes ont commencé à contrôler leur fécondité par des moyens chimiques. La pilule a été entièrement légalisée au Canada en 1969.

 

Statistique Canada. « La population canadienne selon l’âge et le sexe ». Le Quotidien, 29 novembre 2007.

Statistique Canada. « Naissances ». Le Quotidien, 21 septembre 2007.

Statistique Canada. « La population canadienne selon l’âge et le sexe ». Le Quotidien, 26 octobre 2006.

Statistique Canada. « La population canadienne selon l’âge et le sexe ». Le Quotidien, 26 octobre 2006.

Statistique Canada. « État de la population au Canada, 1997 ». Le Quotidien, 24 juin 1998.

Statistique Canada. « État de la population au Canada, 1997 ». Le Quotidien, 24 juin 1998.